Des Jeux olympiques ont déjà été boycottés par le passé: ceux de Moscou après l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS et ceux de Berlin en protestation contre la montée du régime nazi. Étonnamment, ni les jeux de Los Angeles ni ceux d'Atlanta n'ont été boycottés malgré les horreurs commises par les USA dans le monde. Quelle crasse hypocrisie. Les associations sportives et les athlètes qui ont encore un peu de conscience humaine DOIVENT se poser la question: les Jeux de Pékin sont-ils vraiment essentiels dans leur vie?
Les athlètes sont eux aussi des citoyens de leur pays et planétaires. Comme les militaires brainwashés, ils deviendront les "grands muets" s'ils obéissent aux déclarations d'officiels européens qui leur demandent de ne pas parler des droits de l'homme et de sujets politiques lors des Jeux olympiques de Pékin. Dans un monde où on se dit impuissant devant les injustices, le boycott - le fait de briller par son absence - reste parfois le dernier et le plus puissant moyen de dénoncer et de prendre position. Lettre de André Dorion, dans Le Devoir du samedi 16 et du dimanche 17 février 2008
Les récents événements, notamment le rapport dévastateur de Human Rights Watch sur les exactions commises en Chine ainsi que le retrait du réalisateur Steven Spielberg des cérémonies d'ouverture des prochains Jeux olympiques, nous rappellent à quel point nous devons tous être vigilants. Déjà, à l’époque de l'attribution des Jeux à Beijing, de nombreuses protestations avaient souligné que ce pays avait une tâche monumentale à accomplir pour rétablir sa réputation en ce qui concerne les droits humains. Depuis, non content de la lente évolution de la situation après des décennies de dictature communiste, le gouvernement chinois a au contraire accéléré le mouvement pour cacher ce qui ne saurait être vu, entendu ou lu lorsque le monde tournera son attention sur Beijing pour quelques semaines. Human Rights Watch parle désormais de déportations massives de pauvres et de sans-abri, venues s'ajouter aux assignations à résidence, aux emprisonnements et aux disparitions de dissidents, sans parler de la censure des journalistes, même étrangers. Et Spielberg a rappelé à juste titre les liens sans vergogne qu'entretiennent gouvernement et compagnies chinois avec le Soudan au Darfour (liens que certaines compagnies canadiennes reproduisent également honteusement).
Voulons-nous vraiment y participer et appuyer des commanditaires qui sont aveugles à ces abus? Une caution de ces violations par notre présence est-elle préférable à une absence lourde de signification? En y envoyant la fine fleur de notre jeunesse athlétique, ne perdons-nous pas encore plus de notre âme, âme que nous mettions jadis en jeu en refusant de participer pour dénoncer l'apartheid et les invasions illégales?
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