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mardi

Comment se couper le cou quand on n'a plus de tête?

Les coupes à blanc: comment se couper le cou quand on n'a plus de tête.
Luc Fournier Le Devoir. Auteur de Le Rire des arbres, les pleurs des forêts (2003) et Les Dernières Forêts d'arbres libres (2006). Texte intégral ici

Notre mode de développement économique revient à brûler les planches de notre maison pour la chauffer. Manifeste pour un Québec durable http://quebecdurable.blogspot.com/

La crise forestière est d'abord une crise écologique. C'est aussi un drame humain et social. On a surexploité les forêts, gaspillé le bois et l'eau. Les actionnaires seuls en ont profité. Et les ministres continuent de donner au lobby forestier les vieilles forêts, les chemins forestiers gratuits, le reboisement à nos frais, citoyens...

Après la tragédie, la comédie. Le Sommet forestier de décembre 2007 est une autre illustration de ce cynisme primaire: après la tragédie, la comédie. Tous les joueurs «importants» se rencontraient pour se partager les rôles et répétitions: qui aura le bois restant et à quel prix, quel boss aura du travail bien payé, quel chômeur sera récupéré... Se rencontraient beaucoup de ceux qui avaient créé la crise par leur ignorance grasse des écologies. Ce que l'on ne doit pas oublier, c'est l'impunité des voleurs d'arbres et de territoires. Le documentaire Le Peuple invisible décrit bien toute cette dépossession. La nature a ses limites et le monde change, poussé par l'injustice et la violence. La nomination d'un ex-ministre à la tête du lobby de l'industrie forestière a achevé de discréditer cette gloutonne industrie. Les ignares menteurs qui gouvernent sont incapables d'imaginer les vrais changements et de respecter le capital naturel, faire confiance à l'intelligence de la nature. Et surtout il faut

ARRÊTER LE FONCTIONNEMENT TOTALITAIRE D'UN MONDE D'ACTIONNAIRES.

La Chine à la porte de nos restants de forêts. Par milliers, les arbres de la Russie sibérienne sont coupés par des bûcherons coréens affamés, et sacrifiés pour presque rien aux usines chinoises. Pour quand le Québec? (...) Notre dépendance envers l'économie américaine nous montre une société tellement dépendante que nous oublions que nous sommes tous dans une interdépendance critique. La déforestation touche non seulement nos arbres mais nos mondes affectifs et nos mémoires sensorielles. C'est la dégradation durable. (...)
Écoforesterie. La très bonne nouvelle, c'est que nous avons depuis peu un livre d'Écoforesterie adapté au Québec. Bob Eichenberger a mis ses connaissances sur papier et sur images: voilà un forestier qui n'a pas peur de partager son expérience; son engagement avec la nature n'a rien à voir avec les polluantes propagandes. À l'assemblée générale de l'Action boréale en octobre 2007, j'ai entendu un industriel tenace venu nous expliquer son entreprise, qui est associée à une coopérative. Il voulait plus de bois, et des aires protégées en 2018! Surtout, il voulait que nous arrêtions nos critiques, comme si cela pouvait changer un peu les données de la crise actuelle. (...)

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