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vendredi

(Update): Journalistes en Côte d'Ivoire, propagandistes amateurs


Les journaux d'Abidjan sont tellement parti pris que c’en est ridicule, et gênant, surtout depuis la crise post-électorale qui dure depuis trois mois. Ces "journalistes" sont une honte pour la communauté médiatique du monde.

Par leur ignorance, leur amateurisme et eur aveuglement fanatique, ils propagent la haine dont les citoyens hommes, femmes et enfants sont les premières victimes. 

"Confrères journalistes" Ivoriens, tristes clowns, vous me dégoutez profondément.

Exemple : voici la même nouvelle traitée récemment par deux quotidiens d’Abidjan,, le même jour :


(Rhdp : parti de Ouatarra, président déclaré vainqueur, et supposé premier soutien des rebelles à Gbagbo)

(Fds : Forces de défense et de sécurité, pour l’instant fidèles à Gbagbo, président déclaré perdant mais qui s’accroche.)

(Abobo : quartier populaire de Abidjan, très favorable à Ouattara)


Manifestation du Rhdp, hier à Abobo : Les Fds chargent à Abobo, Plusieurs femmes tuées

Soir Info - La vie s'est brutalement arrêtée pour 5 manifestantes du RHDP hier, 3 mars, dans la commune d'Abobo. Leur seul tort était d'avoir pris part à une marche pacifique dans l'unique but de s'opposer à ''l'imposture'' du Président Gbagbo. Les responsables du Rhdp de la commune d'Abobo n'ont pas manqué de condamner le ''carnage''. Un témoin : « Soudain, les Fds sont intervenues pour les disperser avec des lacrymogènes.  Quelques instants après, des chars ont commencé à tirer. Quand on a entendu les premiers cris, on s'est rendu compte que c'était sérieux. (…)


Commune d’Abobo : Des femmes essuient des tirs des rebelles, une dizaine de morts
Le Temps (Pro-Gbagbo) - Des femmes qui croyaient rendre service à Ouattara ont été tuées par ses propres rebelles, hier à Abobo. Des femmes qui ont décidé de marcher hier matin, ont essuyé des tirs des éléments de la rébellion de ladite commune. Tout avait bien commencé. Parties de la mairie d’Abobo, elles ont été cueillies à froid par leurs bourreaux.  

AUTRE EXEMPLE :

Des médias ont rapporté (photo truquée à l’appui) que la chanteuse Aicha Koné avait été molestée, tantôt par les Patriotes (fans de Gbagbo), tantôt par les partisans du  RHDP (Ouattara) pour son soutien à Gbagbo.    IL N’EN EST RIEN  Démenti de l’artiste

ET LE PIRE:

Revue de la presse de ce lundi 10 janvier. La palme de l’outrance partisane revient haut la main au journal LE TEMPS, édité par l’agence Cyclone, que dirige Nady Bamba, la seconde épouse de Gbagbo.

Ouattara ayant prophétisé la chute imminente de Gbagbo "tel un fruit pourri", le journal intitule finement son édito « Pourriture ». Sa chute flétrit « des propos infectés qui ne peuvent que venir d’un corps en putréfaction avancée. »  Chers lecteurs, à vos pince-nez.

L’article voisin puise son encre aux sources de l’hyperbole assassine. Il y est question des « parrains mafieux tapis dans l’ombre », qui « financent à coups de milliards le massacre des Ivoiriens. »
 

Coquille juteuse : d’après LE TEMPS, le Ghana et la Gambie se « désodorisent » - au lieu de se désolidariser - des va-t-en-guerre.

Plus fort que le pince-nez, la bombe aérosol. En page 6, LE TEMPS élève la validation de l’élection de Ouattara par l’Onuci au rang de « 3e grande manipulation mondiale de l’ONU », juste après le carnage imputé en 1990 aux envahisseurs irakiens dans une maternité de Koweït-City et la fiole bactériologique brandie à la tribune par Colin Powell, alors secrétaire d’Etat américain. Rien de moins. Ça devait rigoler (jaune) ce matin à l’ONUCI.

Le journal nous apprend aussi que Ouattara s’apprête à braquer la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest / BCEAO (*) et qu’une cohorte de rebelles nordistes et de mercenaires burkinabés, parrainés par le dispositif français Licorne et convoyés par la « logistique onusienne », attaquera Abidjan avant le 22 janvier. Vient ensuite le plan détaillé de l’assaut, truffé comme d’habitude de « dit-on », de conditionnels et de « sources concordantes » jamais identifiées, dont tout bon journaliste se méfiera. (* Ironie : C’est le clan Gbagbo qui attaqué cette banque, fin janvier.)

Tout est bien qui finit bien : le journal décrit la fuite en Zodiac, « par voie fluviale », d’un ADO en déroute. Et au même instant, une trentaine de tireurs d’élite « d’origine américaine », perchés sur le toit de la résidence de l’ambassadeur de France, s’apprêtent à enlever Laurent Gbagbo.

Serait-ce tout ? Mais non. En page 8, un scoop planétaire : dans la région de Duékoué, endeuillée depuis le 3 janvier par de violents affrontements intercommunautaires, l’Onuci recruterait des gamins de dix ans, aussitôt équipés d’une kalachnikov.  L’un d’eux « témoigne » : « La crise post-électorale qui a dégénéré dans le département », et après « recoupement », le reporter du TEMPS nomme Pierre Legrand - c’est beau comme pseudo - qui tient à confirmer la « véracité » du récit.

NOTRE VOIE, l’organe du Front populaire ivoirien (FPI) le parti fondé dans la clandestinité par Gbagbo, éreinte les États-Unis, la France et le « machin" onusien ». On y apprend que « des services de renseignement français révèlent des mouvements suspects de militaires convoyés par la France » via Dakar (Sénégal). À qui se fier ?
 

Tout comme NOTRE VOIE, les directeurs des journaux FRATERNITÉ-MATIN et le QUOTIDIEN D’ABIDJAN, accusés d’incitation à la haine et à la violence, figurent sur la liste des 59 personnalités visées par les sanctions de l’Union européenne.
 

Le dernier titre cité dénonce pourtant un « vrai drame humanitaire » : celui que vivent maints cadres de l’équipe Ouattara, « retenus en otages » à l’Hôtel du Golf, quartier général de l’élu sans trône ni palais, et « prêts à se soulever contre leurs bourreaux. »

La presse hostile à Gbagbo ne brille pas davantage par sa retenue ou son discernement.
Au détour d’une brève, LE NOUVEAU RÉVEIL avance que Gbagbo fait creuser un tunnel « pour aller au Golf Hotel aux fins d’en déloger ses adversaires en les faisant sauter à la dynamite ». Chantier confié il va de soi à une entreprise chinoise.
 

En dessous, en vertu d’une insolite symétrie, ce journal rapporte les rumeurs selon lesquelles le clan Gbagbo envisagerait lui aussi - ça va faire du monde - de braquer l’agence abidjanaise de la BCEAO (*), histoire de payer les fonctionnaires, puis accuse un sous-préfet fidèle au régime de facto d’enrôler des mineurs. (* Rumeur qui s’est avérée fin janvier.)

Dévoué à Ouattara, le journal L’EXPRESSION décrit d’étranges sessions de prières orchestrées par des pro-Gbagbo dans la résidence présidentielle de Cocody, à la lueur de bougies rouges ou blanches, dans une salle tapissée des murs au plafond de portrait à l’effigie de Ouattara. « De nombreux prêtres coptes, vaudous, indous (sic) et africains prennent part à ces séances sataniques. »

On l’aura compris : rien de plus rébarbatif que la lecture de l’intégrale de la presse du cru.
Ah si, pire encore : regarder de bout en bout le journal de 20h de la RTI, la Radio-télévision ivoirienne maintenant entièrement au service de la propagande Gbagbo.
                                                                 i

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