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jeudi

Fleetwood Mac fait encore la livraison (à Montréal)

Je suis un fan indécrottable du groupe, il commençait à être temps que j'aille les voir.
Premier constat: la chimie est toujours là, ils l'ont prouvé à la 
foule du Centre Bell de Montréal hier.
Avis aux ptits jeunes.

Le "Unleashed Hits Tours" est bien nommé: tous les gros tubes ont été joués, mais aucun, malheureusement, du dernier album de 2003 "Say You Will", qui est mon préféré de leur carrière, ex-aequo avec Tusk de 1979.
Liste des chansons: - "Monday Morning" - "The Chain" - "Dreams" - "I Know I'm Not Wrong" - "Gypsy" - "Go Insane" - "Rhiannon" - "Second Hand News" - "Tusk" - "Sara" - "Big Love" - "Landslide" - "Never Going Back Again" - "Storms" - "Say You Love Me" - "Gold Dust Woman" - "Oh Well" - "I'm So Afraid" - "Stand Back" - "Go Your Own Way" -- (Encore): - "World Turning" - "Don't Stop" - "Silver Springs"
Agréable surprise: les billets étaient à des prix relativement humains (45 à 75$).
RIen à voir avec la gloutonnerie indécente de nombreux autres Dion, Streisand, Eagles etc.

Les membres du groupe ont beaucoup parlé, sauf bien sûr le bassiste John McVie, toujours aussi muet et immobile sur scène. C'est l'un des bassistes les plus effacé qui soit et celui qui gagne sa vie le plus facilement, sauf tout le respect. Il jouerait assis derrière la scène que ça ne changerait rien. Néanmoins le batteur Mick Fleetwood l'a présenté hier en ces termes élogieux : "Celui qui me fait sonner si bien depuis 40 ans". De fait, les deux compères sont les membres fondateurs et seuls survivants de la formation originale des années 60. Ils sont aussi reconnus par leurs pairs comme l'une des section rythmiques les plus efficaces du rock.
Le guitariste Lindsay Buckingham, dans une forme remarquable, fournit toujours son intensité paranoïaque légendaire qui donne des frissons dans le dos.
Il vient de sortir son 4 album solo, Gift of screws, fait de ses succès passés et de quelques (bonnes) nouvelles chansons plus rock que son Under The Skin de 2006, essentiellement acoustique et sombre.

Lindsay nous a dit qu'il y aurait une prochaine fois et a laissé entendre qu'un nouvel album de Mac était en préparation, avec la probable participation de Sheryl Crowe, grande copine de Stevie.
(Mise à jour: un mini-album est effectivement paru en 2012, et un album complet est en voie de finition, avec le retour de Christine McVie en plus; sortie prévue 2015).
Côté chansons, tout y a passé, quoiqu'avec leur nombre de hits, il peut toujours y avoir des oublis.
Les deux albums à l'honneur sont ceux qui ont créé le mythe Mac : Rumours (1977) et Tusk (1979), deux bijoux.
Il y a toutefois deux chansons que je n'ai pas reconnues. Dans l'une d'elles j'ai cru reconnaître les paroles de "Not That Funny" de Tusk ("Don't... blame... me... Please! Please, please...), et l'autre, je crois, est extraite du tout nouvel album de Lindsay, .

Les très belles surprises de la soirée!
D'abord deux chansons de Tusk, toutes deux écrites et chantées par Stevie Nicks, toujours élégante et en voix, et les deux parmi les mieux interprétées de la soirée: "Sara" (pas souvent jouée en concert), et "Storms", qui n'avait apparemment pas été jouée sur scène depuis la tournée Tusk. Deux délices.

C'est pas tout; Lindsay nous a ressorti le "Oh Well" du Fleetwood Mac de l'époque de Peter Green (1969), à laquelle il a injecté sa dynamique inimitable. Un tournant de la soirée. Courte, toutefois, à peine 3 minutes.

Une autre surprise remarquable: "Go Insane" (du 2e album solo de Lindsay). Ces dernières années, il la jouait seul avec sa guitare, c'était lent et pénible si vous voulez mon avis. Mais hier, il nous l'a livrée avec le groupe complet, solide résurrection.

Potins sur Stevie: elle semble plus en forme que jamais, au point de soupçonner un face-lift, mais peu importe, il fait bon la revoir toujours aussi belle. En plus, elle a perdu du poids. Il y a quelques années elle avait confié en entrevue qu'elle ne remonterait pas sur scène à 175 livres (elle qui est toute petite sans ses légendaires bottes de sorcière).
Toujours coquette, elle s'est changée deux fois pendant la soirée de deux heures.
À la fin de "Gold dust woman" (éternel plaisir envoûtant), Stevie nous tourne le dos et l'éclairage nous laisse voir une silhouette franchement bien définie! Tout ça pour dire qu'au tournant de la soixantaine, elle reste aussi agréable à voir qu'à entendre.
Quant à Mick, il ne rajeunit pas à 64 ans mais sa job est de faire le batteur et soyez assurés qu'il est fidèle à sa brillante réputation.
Il nous a d'ailleurs encore servi un de ses solos si cools, pendant "World Turning".
Toujours songé, Mick nous a rappelé sa philosophie en fin de concert: "Take care of yourself, but most of all take care of one another" (prenez soin de vous, mais surtout prenez soin les uns des autres).

Bien sûr, la claviériste-compositrice-chanteuse Christine McVie, l'un des trois piliers du groupe, continue de briller par son absence, elle qui a pris ses distances de la scène il y a dix ans, mais sans sombrer dans l'inactivité totale.
Avec la tournée ainsi qu'avec l'album Say You Will, force est de constater que Christine, malgré tout mon respect, n'est pas irremplaçable dans Fleetwood Mac, contrairement à Stevie.

Quoiqu'il en soit, trois choristes étaient sur scène, probablement pour compenser l'absence de Christine, dont la voix est aussi caractéristique que celle de Stevie.
Ça nous rappelle qu'il avait aussi fallu deux remplaçants à Lindsay Buckingham pour la tournée Tango In The Night (il avait quitté après l'enregistrement de l'album) et l'album/tournée qui ont suivis (Behind The Mask 1991, sur lequel Lindsay avait néanmoins participé en studio).

La foule était franchement calme hier; je dirais respectueuse, à l'écoute. J'ai apprécié: on entendait la musique!
Seulement vers la fin, avec "Go your own way", ça s'est levé dans la foule pour danser.
C'était assez mature comme auditoire; mais on y a vu plusieurs jeunes têtes, probablement des invités de papa ou tonton qui tenaient à leur faire découvrir une époque pas si lointaine où il y avait beaucoup de bonne musique originale!

La scène était relativement sobre (le groupe n'est pas connu pour abuser des artifices) mais les structures mobiles au-dessus de la scène faisaient fort bien le boulot en support visuel, de même que les deux écrans géants qui nous permettaient de voir les fameuses grimaces de Mick en gros plan.

Quant à la  technique...
Je suis souvent déçu des concerts pour cette raison.
Hier c'était globalement bien sauf... 1. La basse qui était trop... basse et brouillonne (on n'entendait pas les notes, seulement l'effet); moi-même bassiste, ça m'a agaçé. 2. La guitare était parfois stridente, par exemple dans "I'm so afraid".

Par contre les voix étaient impeccables, de même que la guitare le reste du temps, dont la guitare acoustique dans quatre chansons consécutives, incluant l'intense "Big Love" et "Landslide" .
 Parfois, le son était parfois inutilement fort, comme c'est souvent le cas dans les concerts rock.
À propos de "I'm so afraid", toujours le moment fort de leurs concerts depuis 1976, l'interprétation d'hier était moins bonne, moins "crisp" que les deux autres que je recommande vivement: celle du DVD "Live in Boston" 2004, et surtout celle de "The Dance" 1999.

Bref, l'actuelle tournée est, aux dires mêmes du groupe, un cadeau à eux-mêmes et aux fans, pour le seul plaisir de revivre tous ces classiques qu'ils nous ont donnés au fil de leur longue et tumultueuse carrière. Cet objectif est atteint, bémols ou pas.
 Vivement une prochaine fois avec un nouvel album pour doubler le plaisir.

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