La bataille des spermatozoïdes?Gros drame: Éric, le narcissique, suffisant, fendant, futur requin financier, doit éliminer une fille parmi deux de ses dernières femelles d'accouplement. C'est Natacha qui y passe, celle qu'il pelotait pourtant il y a deux semaines devant nos 2 millions de yeux avides.
Immédiatement après cette exécution, il donne un gros french à l'élue Isabelle (une autre pelotée...) pendant que Natacha est en larmes dans l'autre pièce.
Éric a un remord (aurait-il un soupçon de scrupule?) Il va consoler la défunte, mais sans exagérer: pas de french pour cette loseuse!
Finalement, retrouvailles dehors avec les parents des gagnants. Le commentaire des géniteurs de Éric: "Il a fait une bonne job" (on est le fils de notre père, pas vrai?) et l'animateur Salvail, qui mouille probablement sa culotte dans ses rêves à la pensée des beaux abdos de Éric, demande à ce dernier: "Avez-vous des projets de bébé?" Réponse du prédateur: "On s'y met ce soir."
Ha ha, l'auditoire se roule par terre. Le ridicule ne tue pas, malheureusement. J'étais sidéré par ce spectacle de stupidité de masse. Si cet étalage dégoûtant de bas instincts primitifs n'est pas la faute des médias, alors c'est celle du public à l'inconscient collectif tordu.
Pendant cette journée d'abrutissement collectif (une seule journée) au moins 50 000 personnes sont mortes de faim ou des suites de la faim dans le monde (et le jour d'avant, et le jour d'après aussi!) pendant que nous jetons de la nourriture à pleins containers, et que la Terre serait capable de nourrir au moins 12 milliards de personnes.
Mais l'important pour vous, Monsieur, Madame téléspectateurs, c'est que Éric a eu sa Natacha, sa maison et son beau char! Pendant ce temps, à la télé étasunienne, la téléréalité Average Joe met en scène 16 types "ordinaires" (bedonnants et chauves: ne correspondant pas aux normes artificielles en vigueur dans nos sociétés malades). Ils doivent gagner les faveurs d'une belle jeune gazelle. Exactement comme les spermatozoïdes se battant pour entrer dans l'ovule.
Peut-on être plus primitif? Nous sommes en selle sur la voie de la régression qui nous mènera au cri primal. Monsieur, Madame les téléspectateurs, collègues humains, je vous accuse d'accepter de vous laisser distraire (euphémisme pour brainwash) parce que vous préférez oublier la réalité. Pourvu, n'est-ce pas, qu'on nous laisse nos centres d'achats et qu'on ne meurt pas de faim et qu'on nous gave de merde, comme les truies dociles, via les ondes.
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