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mardi

Manifeste pour un Québec fier

(Texte de Michel Laurence.  Les italiques, gras et parenthèses sont de Pilule)
 
Il nous faut changer de vocabulaire. Les mots qu’on utilise sont finis, dépassés, périmés.
Il nous faut tout changer, jeter par-dessus bord. Ces mots qui nous ont fait du tort.
Ces mots euphémiques qu’on a élevés comme un brouillard sur notre intelligence des choses. Ces mots antagoniques.

Il nous faut des mots qui nous définissent nous-mêmes, pour nous-mêmes, et non plus contre personne. Il est de toute première importance d’oublier le mot « Souveraineté »
Parce qu’il est plein d’associations.

Finie l’insignifiance.
Il nous faut des mots chargés d’histoire, signifiants, qui disent les choses plutôt que de les taire, des mots comme patrie, patriotisme, indépendance.
Les patriotes ne veulent qu’une chose: ils veulent avoir une patrie, pour eux et leurs enfants.

À vous tous qui m’écoutez, je vous dis : nous sommes des compatriotes,
Et notre Patrie, c’est le Québec.
Assez de contre, de malgré, de peut-être.
En réalité, depuis des années, nous ne nous battons pas contre les autres, mais contre nous-mêmes. Il est plus que temps que nous nous battions pour nous-mêmes.
Parce que nous en valons la peine, que nous le méritons, que nous en sommes capables.

Je suis comme Léo Ferré, « un immense provocateur ».
Je provoque à l’intelligence, au verbe qui dérange, à la pensée multiple, à la fibre patriotique,
Celle qui nous dit de nous doter d’un Pays.
Nous sommes un peuple trahi, écrasé. On nous a appris à nous agenouiller, de tendre l’autre joue, n a tenté de nous déposséder de notre territoire, de notre langue, de notre Histoire.
On nous a asservis.
Rappelez-vous, l’Acte d’Amérique du Nord britannique, le Bas et le Haut Canada, cette mystification qui ne visait qu’à nous assimiler. On nous a répété durant des années que nous étions nés pour un petit pain. On nous a traités de porteurs d’eau, de frogs. PUIS, NOUS AVONS RÉAGI.

Oui, Lucien (Bouchard), nous avons été lucides, plus que tu ne l’as jamais été. Les patriotes ont fait preuve de la plus belle lucidité. Mais eux, Lucien, ils ont aussi démontré un véritable courage politique. Ils ont donné leur vie pour la patrie, ils étaient courageux et fiers! Ils avaient une confiance inébranlable dans le peuple québécois.
Le peuple est lucide, lui. C’est la classe politique qui ne l’est pas.

Et puis, on nous a écrasés à nouveau. Les enfants des Patriotes sont devenus les nègres blancs d’Amérique. Et les négriers étaient légion.

Puis, une poignée de Québécois a commis l’irréparable. Un acte que l’Histoire pourrait retenir comme une immense erreur, une blessure; une plaie qui commence à peine à cicatriser. Nous avons vu récemment quelques jeunes désoeuvrés, aveuglés par leur impuissance, taguer les lettres de cette blessure: F - L - Q.

 










Nous avons vu l’armée canadienne envahir nos rues (envoyée par Trudeau pour mater la "rebellion").
Puis, nous avons développé une mentalité d’assiégés, de victimes.  Mais au même instant se produisait l’exceptionnel, un rassemblement initié par des Québécois, lucides, eux aussi : le Rassemblement pour l’Indépendance Nationale.

Puis un grand homme, un tribun s’est levé. Bourgault.
Pierre Bourgault et son verbe rassembleur, provocateur, allumait les consciences politiques
Dans le respect le plus grand de l’intelligence de ses compatriotes.
Faudra-t-il le ressusciter ?

Nous possédons énormément de ressources, nous sommes un peuple de bâtisseurs,
 
L’Hydro, le Métro, l’Expo 67, Les Olympiades de 1976. Mais avions-nous vraiment besoin de Taillibert ou était-ce un autre manque de confiance et de fierté ?
Bombardier, Péladeau, Desjardins, Chagnon, Coutu. Et tous les ouvriers qui ont construit le Québec, tous les agriculteurs qui nous nourrissent, tous les professeurs qui nous ont éduqués, tous ceux qui se donnent, chaque jour, pour nous faire grandir.

Nous sommes un peuple de créateurs. Notre cirque, notre théâtre, notre danse, notre cinéma, nos chansons, notre musique, nos vaccins, notre hydro-électricité, nos découvertes pharmaceutiques, notre architecture, notre littérature.


Le Québec rayonne ici et à l’étranger. Malgré cela, nous avons perdu notre fierté, notre confiance en nous. Nous devons les reconquérir, redevenir conscients de ce que nous sommes, Le porter, le transmettre avec fierté.

Monsieur (René) Lévesque, le 15 novembre 1976, vous avez déclaré : « On n’est pas un petit peuple, on est peut-être, quelque chose comme un grand peuple »,
Non, Monsieur Lévesque, nous ne sommes pas peut-être-quelque-chose-comme,
Nous sommes un grand peuple!  Il ne nous reste qu’à le réaliser.
Je ne fais pas de partisanerie politique, je suis sans-parti, je suis libre.
Mon seul parti c’est mon parti-pris pour le Québec et la langue française.

Le Pays ne doit pas nécessairement être une affaire de parti. Je suis pour le parti qui réalisera l’indépendance du Québec. J’aurais voté pour (Robert) Bourassa si, après avoir déclaré à l’Assemblée nationale le vendredi 22 juin 1990, au lendemain de l’échec de Meech: « Le Canada anglais doit comprendre de façon très claire que, quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, le Québec est, aujourd’hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement.»
S’il avait alors déclenché, main dans la main avec les autres partis, un référendum sur l’indépendance du Québec, j’aurais voté pour lui, j’aurais voté oui.
Il ne l’a pas fait. C’était trop grand pour lui.

Moi je dis que c’est l’indépendance qui est trop grande pour un seul parti, quel qu’il soit. Notre indépendance, c’est l’affaire du peuple, c’est notre affaire.
Notre Québec, il sera social-démocrate. Ou il sera libéral, ou il sera solidaire, ou vert ou autonomiste. Mais, avant tout, il doit ÊTRE.
Et ça, le peuple doit pouvoir l’exiger de n’importe quel gouvernement.

Le référendum de 95, on nous l’a volé. Il nous appartient de gagner le prochain.
Le Canada lui-même n’est pas souverain. La Reine Élizabeth est sa souveraine.
Ce pays qui n’en est pas tout à fait un est celui des Canadiens. Nous, on le leur laisse. Nous voulons notre Pays.

Oublions les scénarios catastrophes à la (Jean) Chrétien qui nous prédisait une piasse à Lévesque à 75 cents, ou ceux qui ont organisé le « Coup de la Brink’s ». Nous voulons un Québec fier, maître de son destin, qui continuera de reluire et agira comme pôle d’attraction.

Si le Nouveau-Brunswick a, un jour, décidé de participer au Canada, il pourrait tout aussi bien décider de se joindre à nous. Oui, pourquoi l’Acadie qui a tant souffert (par l'empire britannique) ne pourrait-elle pas participer au Québec ?
Le Québec aura son siège à l’ONU. Qui mieux que lui pourra alors dénoncer les conditions
faites aux minorités francophones canadiennes?

Nous pourrons négocier de Nation à Nation avec les Premières Nations du Québec.
Je vois les choses d’une autre façon. Nous devons voir les choses d’une autre façon.
Si la foi peut déplacer des montagnes, la fierté et la confiance en soi peuvent certainement nous donner notre Pays.
On dirait que quelqu’un nous a vaccinés contre la fierté. Lors des fêtes reliées au 400e de la ville de Québec, on a invité le Pape et la Reine. Ils ne sont pas venus, tant mieux !

Nos vieilles habitudes (de colonisés) ont vraiment la vie dure. Il faut nous en débarrasser.
René a transformé notre beau rêve en beau risque. Résultat? Nous nous sommes retrouvés en plein cauchemar. L’Histoire jugera, pas moi. Je ne suis pas historien. Moi j’appelle au rassemblement, à la force du nombre.
La classe politique ne pourra résister au peuple. Prenons notre avenir en mains.

Nous voulons un pays? Donnons-nous un pays.
Nous ne pouvons pas ressusciter le soldat Bourgault. Mais son outil qu’il a été forcé d’abandonner, son rassemblement qu’il a malheureusement transformé en parti politique,
Son rassemblement de Québécois lucides, de Québécois solidaires, de Québécois résolument déterminés, de Québécois indépendantistes. Nous pouvons le faire re-naître !

Nous ne pouvons pas refaire notre Histoire, mais nous pouvons décider de notre avenir.
Nous n’avons de permission à demander à personne.
Vive le Rassemblement pour l’indépendance nationale.

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