Réjean,
J'ai travaillé un an au Burkina Faso en 2005, pour Oxfam. Je gagnais donc de 10 à 20 fois moins que le gars blanc de la mine dont tu parles. Ton texte que je lis sur le tard (mais ça change rien) serait excellent s'il tenait compte du morceau le plus important de l'histoire de l'exploitation minière dans les pays africains : l'exploitation humaine.
Pardon, je te réveille, peut-être? On croyait l'esclavage chose du passé, il est revenu en force avec la mondialisation. Tu l'as vu clairement au Burkina Faso: le boss de la mine gagne 100 000 à 200 000$ pendant que le NÈGRE gagne... quoi au fait? Ton passage "Pire qu'à la télé" est le plus pertinent. Par contre le passage suivant tombe dans la pire complaisance:
"C'est que Carange, quand il est arrivé sur les lieux, a trouvé des champs et des villages de huttes. Pas d'électricité, pas d'eau potable. Rien. Des petits enfants qui courent, affamés, en attendant un bol de farine de mil. Des femmes qui marchent trois ou quatre kilomètres pour rapporter une eau boueuse puisée dans un étang."SOUS-ENTENDU : "Nous, les Canadiens, venons vous sauver!"
Sacrament Ginette! La compagnie québécoise Semafo (entre autres nombreuses) vient au Burkina Faso et d'autres pays africains (salaire ANNUEL moyen 700$) parachuter ses "experts" payés 150 000$ par année pour tenir le fouet à faire travailler les "nationaux" pour extraire des lingots d'or qui, aussitôt sortis sous la garde de soldats à mitraillettes, seront pitchés dans un hélicoptère et expédiés à l'étranger.
Et tu dis qu'on vient les aider?!
Putain! Tes patrons requins de Power auraient-ils des intérêts dans ces exploitations humaines? Seulement 4% de la richesse des 200 requins les plus riches de la Terre règleraient à peu près tous les problèmes de pauvreté sur la Terre. Et on vient les aider?!
Pour te cultiver, REGARDE CET ARTICLE. Mais c'est drôle, j'ai l'impression que tu sais déjà tout ça. Voici un extrait de cet article, "Le nouvel eldorado de l'esclavage" :
L’exploitation de l’or au Burkina Faso remonte aux années 1980 mais le Burkina connaît aujourd’hui un boom minier qui, sous la houlette de compagnies internationales, propose au travailleur une corvée d’esclave et un salaire indécent. Pourtant, le boom minier que connait le Burkina Faso depuis une dizaine d’années s’accompagne d’un esclavage moderne et les nouvelles techniques industrielles d’exploitation, développées par des compagnies internationales, imposent des conditions de travail que les orpailleurs traditionnels n’ont pas à envier.
Les sociétés d’extraction implantées au Burkina Faso ne sont en général que les deux faces d’une même pièce. Qu’elles s’appellent Gold Fields, Nantou Mining, Kalsaka (Mining Cluff), Burkina Mining Company (Etruscan), SEMAFO (Consortium), SOMITA (High River Gold), Essakane SA (Orezone), ces multinationales, pour leur implantation au Burkina, créent une société qui répond un tant soit peu aux exigences du pays. Mais elles restent des filiales d’une société mère internationale.
Le continent africain détient la moitié des réserves d’or mondiales identifiées. Un Eldorado qui aiguise bien des appétits. Après le pétrole, l’or représente un des cinq premiers marchés mondiaux dans le secteur des minéraux.
Cette coopération entre sociétés étrangères et main d’oeuvre locale n’est pas sans conséquence pour le travailleur burkinabé. Lorsqu’un visiteur franchit les portes d’une mine du Burkina Faso, ce qui saute le plus aux yeux est la tension qui règne entre les communautés d’expatriés et les travailleurs nationaux. (...)
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