Rechercher dans ce blog

mercredi

La lumière du pont Sinaï


J’habitais récemment sur la rue Dorion à Montréal. Juste sous le pont Jacques-Cartier et les feux d’artifices. Mercredi le 30, soirée de feux d'artifices, je rentre chez moi, 21h30, fatigué par une soirée difficile. Je descends la rue Amherst vers le boulevard René-Lévesque qui me mènera à ma rue Dorion. Jamais de la vie : c’est fermé par la police (oui, jusque-là). Arrêté à l'intersection, je descends pour me plaindre à la policière bien détendue dans son auto : je suis claqué, pourrais-je rentrer chez moi? «Impossible... Vous pouvez toujours vous garer ici et marcher», me conseille-t-elle sans sourciller. «Vous me niaisez?» Pas du tout, insiste-t-elle.

Je rembarque, claque la portière, tourne en direction opposée de ma maison, remonte la première vers le nord. La rue Champlain est bloquée comme toujours. Plus haut encore, vers la rue Sherbrooke, pour reprendre l’Est. Pare-choc à pare-choc, naturellement. Plein d’espoir, je re-e-descends par Papineau. Rebelote pare-choc à pare-choc. Enfin, à gauche sur Sainte-Catherine. Mais les petites familles, béates, marchent au milieu de la rue, direction le pont Sinaï, pour y recevoir la lumière. Je klaxonne pour écarter cette bande d’abrutis (la Catherine n’est plus piétonnière rendu là). Voilà Dorion. Tiens, elle est clôturée et gardée par un autre agent de la paix (en plein ce que je cherche, la PAIX). Mais je dois montrer une PREUVE DE RÉSIDENCE. Je lui éclate à la figure - je l’avoue sans gêne - mais pas trop : on m’arrêterait pour avoir troublé la PAIX.

Un détour de 20 minutes sur 1 500 mètres, juste pour rentrer peinard CHEZ MOI. Ni incendie ni fuite de gaz, non! Mais tout un quartier et un pont majeur condamnés parce que papi-mami, bébé-poussette et chaises de jardin veulent leur 30 misérables minutes de fun avant de retourner se faire laver le cerveau devant leur dieu tévé. Louez-vous donc un film! C’est-tu pas désennuyant, ça? J’entends d’ici : «Lé feux datifices ont des retombées économiques». Et les résidents contribuables, c’est la charité, peut-être? Pourquoi cherche-t-on tant à nous écoeurer? Comment ne pas devenir enragé? Et je ne parle même pas de la flopée de festivals. Combien de temps ce cirque durera-t-il?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci d'ajouter votre commentaire!
Prière de respecter le sujet abordé, de vous nommer, et de rester concis. PS: Si vous m'envoyez un courriel, inscrire dans l'objet: "À Éric, de (votre nom)"
Votre commentaire doit être approuvé, cela peut prendre de 1 heure à quelques jours. Merci!