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dimanche

Qui affame qui au fait?

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Avez-vous déjà eu une grosse faim? Vous savez, quand on se sent physiquement diminué, mentalement désorienté, hop! un hamburger et on peut continuer de magasiner avec entrain.
Au moins la moitié de l’humanité vit cela chaque jour (je ne parle pas du magasinage...)
Attendez! Facile d’oublier que chaque jour, au moins 50 000 personnes dans le monde, surtout des enfants, meurent de faim ou de malnutrition. Le téléjournal devrait faire CHAQUE JOUR la manchette avec ces 50 000 morts absurdes, mais il préfère s'exciter avec un enfant noyé dans une rivière, un bébé «secoué» ou la victoire du Canadiens de Montréal. Ça, tout le monde est au courant!

Notre planète pourrait nourrir au moins 12 milliards de personnes avec un principe de partage et une répartition des ressources.Nos épiceries regorgent de nourriture, c’en est gênant. Et les surplus sont soit détruits, soit dumpés à petits prix dans les pays pauvres. Ça peut les nourrir, mais ce dumping détruit leur économie et les rend esclaves des pays riches (nous, qui sommes malades de trop ou mal manger). Il y a 100 millions d’obèses aux États-Unis seulement. Le calcul est très simple: il faut à un homme environ 2000 calories par jour pour se "maintenir". Nous des pays riches en consommons jusqu'à 3000, et les 4,5 milliards d'autres humains arrivent à peine à en trouver 1000. Bien sûr, je ne peux envoyer mon plat de spaghetti en Afrique; il faut d'abord prendre conscience et dénoncer. Car contrairement à ce qu'on dit souvent, oui, les mots et les idées peuvent "changer le monde". Même l'univers a été une idée avant d'exister.

Bientôt, en voyant la famine à la télé, il faudra réaliser que cette nourriture se trouve dans la tank à gas ("biocarburants") du beau véhicule à explosion qui fait notre fierté. Et tout en dégustant notre steak, on se rappellera qu’il a fallu (pour engraisser le bœuf) une quantité d’eau et de céréales qui aurait pu aider 10 personnes plutôt que votre majesté et son boeuf. Et on ne peut "rien changer à la misère du monde" ?

L’hypocrisie du Premier ministre canadien Harper (comme nombre de gouvernements riches) ahurissante: d'une main, il subventionne (avec votre argent) la production d'éthanol et enrichit ainsi ses amis; de l'autre, il rend l'image d'un homme généreux qui donne (avec votre argent) par le biais de l'ONU. Ainsi, il veut «aider les affamés», et en même temps ils propose la loi C-33 qui va favoriser l'usage des bonnes terres agricoles pour mettre du gaz dans votre char, même si ça fait augmenter le prix des céréales!

Bien sûr mon analyse ne tient pas compte de toutes les complexités de ce problème, mais les faits sont là. S’il faut aider les pays affamés, c’est à améliorer leur propre agriculture, leur élevage et leur production laitière (montrer à pêcher plutôt que donner un poisson) MAIS depuis l'ère coloniale, les pays «avancés» ont empêché cela. Pourquoi? Pour maintenir la dépendance de ces populations envers les exportations des pays riches. Pareil au Canada: on manipule les programmes d’aide alimentaire pour écouler à prix de dumping nos céréales de trop, quand elles ne sont pas transformées en gas à char.

Le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale (châteaux-forts des requins) ont aidé les pays pauvres, mais à condition qu’ils n’investissent pas trop cet argent dans leur agriculture locale de subsistance. Objectif atteint : ces pays sont de plus en plus dépendants, donc esclaves. L'OMC est encore pire: elle menace les pays en développement de sanctions s’ils subventionnent leur agriculture locale, mais elle permet aux pays riches de le faire, car ça aide à vendre à prix plus concurrentiels! De même, cette chère ONU distribue ces surplus subventionnés sous forme «d'aide humanitaire» (déductible d'impôts) qui est en fait du dumping. La stratégie marche bien : le prix des céréales n'a pas chuté, il a même doublé. Résultat : les actionnaires sont heureux, la famine est provoquée et les émeutes dans le monde. Voilà la nouvelle guerre mondiale, qui se joue maintenant dans les tours des bourses climatisées et les banques qui veulent nous « aider ».

Parmi les espoirs, JOSEPH STIGLITZ. Un expert que les professeurs d’université néolibéraux préfèrent ignorer. Prix Nobel d’économie et professeur d’Université, ancien président des Conseillers économiques du président Clinton, il a quitté son poste d’économiste en chef et de vice-président de la Banque Mondiale parce qu'il était écoeuré des méthodes de cette «noble» institution et du Fonds monétaire international. Depuis, il dénonce la tyrannie de l'économie de marché. Il a publié de nombreux ouvrages.





Voir: Joseph E. Stiglitz et la crise financière

Voir: «L'éclairage de Joseph Stiglitz» sur cette page de Radio-Canada.

Voir: Analyse de Nirou Eftekhari, Chercheur-économiste indépendant

1 commentaire:

  1. Moi aussi j trouve quil y a quelque chose qui cloche dans cette crise alimentaire; d'abord cest quelle sorte de crise alimentaire au juste?

    L'autre jour dans le meme bulletin dinformation à TVA, on parlait d'un excédent de production de blé, puis juste après, des émeutes à cause du prix du blé qui a doublé!

    Cest bien interessant ton blogue.
    ciao

    Pat

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