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mardi

Tant qu'à bafouer notre langue maternelle...

(Cliquer pour agrandir) Opinion, Laval Du Breuil, Le Devoir du mardi 22 janvier 2008 Après quelques années passées à l'étranger, j'ai décidé de passer Noël chez moi. En route pour la Côte-Nord, j'ai eu l'idée de m'arrêter au Manoir Richelieu. Dans l'immense salle de bal, la magie était au rendez-vous, mais une grande partie des chansons de Noël furent livrées en anglais, même celles qui ont une version française bien connue. Pourtant, la quasi-totalité des convives parlaient français. Quelle déception! Quelle surprise pour les étrangers venus chercher un peu de dépaysement dans «la Belle Province».
À la télévision (...) un spécial de Noël présentait le chanteur Mario Pelchat, qui a parlé avec nostalgie de son patelin d'Alma, avant de nous gratifier d'une chanson anglaise. Vinrent ensuite les Respectables. L'introduction me fait déjà saliver: «Le feu dans la cheminée». Eh bien non: ce fut la version anglaise. Je croyais me reprendre au jour de l'an. À l'émission Dieu merci, nous avons eu droit à une seule chanson, en anglais bien évidemment, sans compter les nombreux emprunts au «franglais» tout au long de du «show». Quant au 400e anniversaire de Québec, le clou de minuit a été rivé par une Québécoise qui a chanté en... anglais. Enfin, je n'ai tenu que cinq minutes devant Le show du Refuge, et Ginette Reno a fini de me scier les deux jambes lors de Célébration 2008. Qu'est-il arrivé à nos artistes? Où sont passés nos Leclerc, Vigneault, Charlebois, Dubois, Dufresne, Ferland et autres, eux qui ont porté notre langue et qui en ont bien vécu? Pourquoi un immigrant aurait-il envie de se joindre à ces «indigènes» parlant un tel patois? Je ne suis pas hostile aux langues étrangères, bien au contraire. L'anglais constitue, pour le moment, un passeport universel qu'il fait bon avoir en poche. Je crois cependant que le moment est venu de prendre une décision. Tant qu'à bafouer autant notre langue maternelle, pourquoi ne pas passer à autre chose?

Plutôt que d'agoniser péniblement sur quelques générations, comme l'ont fait nos cousins franco-américains et franco-canadiens, nous pourrions, sous la bannière d'un parti politique qui en ferait sa priorité, nous angliciser en l'espace de 10 ou 15 ans. We can, and I think, we must do it. The English language is more suitable to our modern values: power, money and war.

1 commentaire:

  1. RÉPONSE DE JOHN, KINGSTON (ONTARIO)

    Juste un petit mot d'un anglo-ontarien: Merci, Éric, d'avoir publié cet article fort intéressant. La dernière phrase en anglais en particulier m'a inspiré à répondre.
    La langue anglaise, malgré ses beautés (oui, elles existent!), est devenue une langue qui représente, au-dessus de tout, le matérialisme et une attitude triomphale qui masque une vide spirituelle.
    Je pense depuis longtemps que nous, au Canada, sommes chanceux de vivre dans un pays bilingue, parce que (pour les anglophones) la langue française peut être une fenêtre qui révèle un paysage différent et riche, et (pour les francophones) la présence de l’anglais offre une ouverture vers le monde anglais mais (j’espère) dans un environnement qui respecte la langue française.
    En tout cas, je veux tout simplement exprimer mon admiration pour les québécois, et d’autres canadiens français, qui protègent la langue de Molière (et de Michel Tremblay) dans notre pays, parce que c'est nous tous qui en bénéficions.

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