Tous nos
centres de pouvoir en voie d’effondrement
7 juin 2013Les contraintes du quotidien et les manoeuvres des médias à la solde nous empêchent de voir les événements dans leur perspective.
Rappelons
d'abord que la Commission
Charbonneau tire son origine de la Commission Bastarache, chargée de
faire la lumière sur le processus de nomination des juges par le Gouvernement
Charest.
À cette
occasion, on a découvert un Jean Charest retors et finasseur en qui ils ne
pouvaient pas faire confiance, et l’existence d’un système parallèle occulte
dont les amis du régime étaient les grands profiteurs, au détriment de
l’intérêt collectif et du bien commun.
Charest n’allait pas se remettre
des accusations portées par son ancien ministre de la justice, Marc Bellemare, jugé par la population
infiniment plus crédible que lui, à l’effet que son gouvernement, atteint de
magouillite aiguë, était le plus corrompu que le Québec ait connu depuis des
décennies (...)
Lorsque Jean
Charest tente de réduire la pression en annonçant la tenue d’une enquête sur
l’industrie de la construction, il obtient le contraire du résultat recherché.
Et sa tentative de limiter les pouvoirs et la portée de l’enquête se retourne contre lui, et il doit céder sur toute la ligne.
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Et sa tentative de limiter les pouvoirs et la portée de l’enquête se retourne contre lui, et il doit céder sur toute la ligne.
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C’est dans ce contexte que
survient le Printemps érable lorsque l’annonce de la hausse des droits de
scolarité cumulée à une mauvaise gestion de la situation jettent pêle-mêle étudiants et population générale dans la rue
pendant plusieurs semaines, à une échelle sans précédent au Québec. On ne parle
plus de manifestations, mais d’un véritable soulèvement populaire qui ne
prendra fin qu’à l’annonce des élections générales. C’est la Phase 2 du
processus qui aboutit à la défaite du Gouvernement Charest le 4 septembre 2012
(...)
La
tension sociale est si grande que la victoire du Parti Québécois est assombrie par un attentat terroriste contre la
première ministre élue qui fait un mort et deux blessés (et pas davantage, par miracle), à l’incrédulité générale.
Un militant extrémiste anglophone est rapidement maîtrisé dans une opération qui recèle encore de troublantes zones d’ombre.
Un militant extrémiste anglophone est rapidement maîtrisé dans une opération qui recèle encore de troublantes zones d’ombre.
Les médias à la solde se sont
efforcés par tous les moyens de minimiser la portée de l'attentat contre la Première ministre Pauline Marois, allant même jusqu’à ne pas
évoquer l’hypothèse d’un attentat terroriste.
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Dans les jours qui suivent l’élection du PQ le 4 septembre 2012, la Phase 3 du processus s’enclenche avec le début des audiences publiques de la Commission Charbonneau (...)
Dans les jours qui suivent l’élection du PQ le 4 septembre 2012, la Phase 3 du processus s’enclenche avec le début des audiences publiques de la Commission Charbonneau (...)
Puis on passe à la réalité avec une suite étourdissante de témoins qui
viendront confirmer les dires des deux premiers, dans une série d’épisodes
colorés frisant presque la caricature (l’ineffable Nicolo Milioto - Monsieur
Trottoirs - en train de se bourrer les chaussettes de liasses de billets de
banque (...)
Les choses se sont corsées avec les
témoignages de hauts fonctionnaires de la ville de Montréal qui ont expliqué
comment tout le processus d’attribution des contrats était faussé au bénéfice
des firmes d’ingénieurs et des entreprises de construction organisées en cartel. On découvre
alors que les dirigeants des plus grosses firmes de génie-conseil du Québec
sont mouillés jusqu’au trognon dans des
combines de rétro- commissions et de financement des partis politiques dont le
principal bénéficiaire semble toujours être le PLQ.
Plus les travaux de la Commission avancent, plus on découvre que nos élites
du monde des affaires se soucient comme d’une guigne des principes de
l’éthique.
Ce diagnostic ne se limite
pas au secteur de la construction (...)
Avec les accusations de gangstérisme portées par l’Unité permanente anticorruption contre Gilles Vaillancourt, alors maire de Laval, et tous ses acolytes dont le célèbre entrepreneur Tony Accurso, on commence à comprendre que la suite va être à l’avenant, et que nous n’avons encore entraperçu qu’une petite partie de la pointe émergée de l’iceberg.
Ce matin encore, La Presse nous dévoile les dessous de l’affaire des milieux humides à Laval où l’on découvre les liens entre un entrepreneur italo-québécois de premier plan et la mafia (...)
*
Ces accointances mafieuses de l’un des plus importants chefs de file de la communauté des affaires italo-québécoise sont extrêmement préoccupantes en raison de son accès bien connu aux dirigeants libéraux, tant provinciaux que fédéraux (...)
On
découvre donc dans cette séquence comment tous
les centres de pouvoir de notre société se retrouvent ébranlés et discrédités à une échelle sans précédent : le pouvoir politique, les pouvoirs de
l’argent, le pouvoir syndical.
Même les pouvoirs occultes (la mafia) sont menacés par le grand déballage en cours. Leur emprise n’existe qu’à l’abri des regards indiscrets. À partir du moment où les feux se tournent sur eux, cette emprise s’évanouit instantanément (...)
Même les pouvoirs occultes (la mafia) sont menacés par le grand déballage en cours. Leur emprise n’existe qu’à l’abri des regards indiscrets. À partir du moment où les feux se tournent sur eux, cette emprise s’évanouit instantanément (...)
Or
qu’arrive-t-il à une société qui voit ainsi tous ses centres de pouvoir sombrer
dans le discrédit? L’indignation
fait rapidement place à la révolte, puis à la révolution, au fur et à
mesure que la situation s’enlise et s’aggrave.
À la faveur de cette révolution survient un renversement de l’ordre établi, étape que nous avons cru pouvoir éviter dans les années 1960 et 1970 ("Révolution tranquille").
Pour
déterminer le sort qui nous guette, il faut regarder ce qui se passe autour de
nous et à quelles forces nous sommes soumis.
La
première chose qu’on observe, c’est que le
Québec n’est pas la seule société en crise dans le monde occidental. La plupart le sont, à des stades
d’avancement divers qui pointent tous dans la même direction.
Jamais de mon vivant n’ai-je vécu une telle période de confrontations aussi généralisée sur nos grandes orientations et nos valeurs de société.
Jamais de mon vivant n’ai-je vécu une telle période de confrontations aussi généralisée sur nos grandes orientations et nos valeurs de société.
Il existe
également une perception de plus en plus répandue que notre monde est arrivé à
un point charnière et que nous sommes
sur le bord d’un réalignement majeur, notamment sur le plan économique (...)
Or il est
déjà très apparent que nous nous
orientons dans le sens d’une dislocation, si l’on en juge par le nombre et la
fréquence de plus en rapprochée de ses signes annonciateurs (...)
Pour y survivre,
quatre exigences : concentration géographique, richesse du territoire,
solidarité économique, et cohésion sociale et culturelle. Et on découvre que le Québec a d’excellentes chances de survie,
car c’est exactement ce qu’il fait depuis 1608 sur le même territoire, avec les
mêmes atouts.
En effet,
au fil des siècles, nous nous sommes moulés dans notre territoire au point de ne faire qu’un avec lui. Par
ailleurs, notre cohésion sociale et
culturelle, qui constitue justement un des traits les plus forts de
notre identité en raison de notre fidélité à la langue française, nous assure
d’un avantage important dans un contexte d’adversité (...)
(NOTE: La principale mission du Parti libéral, de Charest comme de Couillard, est précisément la dislocation du tissu social, voire économique du Québec, pour mieux le spolier).
(NOTE: La principale mission du Parti libéral, de Charest comme de Couillard, est précisément la dislocation du tissu social, voire économique du Québec, pour mieux le spolier).
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Le Québec est engagé dans une dynamique d’ouverture à la fois pleine de promesses et de menaces (...)
Mais le multiculturalisme débridé réserve à ses partisans de très mauvaises surprises, comme on le découvre chaque jour un peu plus en Europe.
Le Québec est engagé dans une dynamique d’ouverture à la fois pleine de promesses et de menaces (...)
Mais le multiculturalisme débridé réserve à ses partisans de très mauvaises surprises, comme on le découvre chaque jour un peu plus en Europe.
Il ne s’agit pas de se replier
sur un soi ethnique frileux, mais de reconnaître qu’il est toujours plus facile
de composer avec des personnes de mêmes affinités.
Et plus les circonstances sont difficiles, plus l’exigence des affinités partagées est grande.
Et plus les circonstances sont difficiles, plus l’exigence des affinités partagées est grande.
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Pour ceux qui aspirent à
l’indépendance du Québec, la période qui s’ouvre va présenter des occasions
exceptionnelles.
Jamais les forces qui s’y opposent n’auront été aussi faibles, ébranlées qu’elles seront dans leurs propres fondements, et absorbées à assurer leur survie sur tous les plans où elles se déploient.
Jamais les forces qui s’y opposent n’auront été aussi faibles, ébranlées qu’elles seront dans leurs propres fondements, et absorbées à assurer leur survie sur tous les plans où elles se déploient.
L’occasion
est belle de faire surgir de la crise actuelle le projet d’État québécois doté
de ses pleins pouvoirs lancé en 1960, et abandonné dans le découragement de la
défaite référendaire de 1980.
L'État, nous l'avons (chaque province canadienne est un État)
C’est le pays (la souveraineté) qu’il nous manque.
L'État, nous l'avons (chaque province canadienne est un État)
C’est le pays (la souveraineté) qu’il nous manque.
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