Manifeste contre le dogmatisme universitaire de gauche
Texte collectif
Le Devoir, Montréal, 30 janvier 2020
« Il faut subir son temps pour agir sur lui », nous disait
Sainte-Beuve au XIXe siècle.
Ce propos ne pourrait être plus vrai pour nombre d’étudiants actuels
qui ont le malheur de ne pas souscrire à l’idéologie universitaire dominante.
En effet, beaucoup de départements d’arts, de sciences humaines et de
droit dans les universités et les cégeps sont noyautés par des professeurs de la gauche postmoderne.
Ayant réussi à monopoliser les lieux de pouvoir, ils sélectionnent
minutieusement leurs camarades idéologiques au sein du corps professoral.
Véritables apôtres de la tolérance, ces enseignants ont pourtant du
mal à tolérer les idées contraires aux leurs.
Leurs opinions sont présentées comme des faits, et les faits sont réduits au statut de « construction sociale ».
Voyez à ce sujet le documentaire choc
sur l'université Evergreen (États-Unis)
Amateurs de l’intersectionnalité, ils accumulent les luttes victimistes
propulsées par les campus américains, tout en évitant soigneusement d’aborder
la question de la subordination du Québec au Canada.
Ils ne sélectionnent que les victimes utiles pour mieux resserrer le
cilice de la mauvaise conscience occidentale.
Ce qui s’avérait n’être d’abord qu’une mode idéologique tend à se cristalliser et à étendre ses tentacules.
Tout
comme l’avare n’est jamais assez riche en argent, le professeur n’est jamais
trop bien nanti en signaux de vertu.
Le
goût prononcé pour l’école anglo-saxonne, de par sa présence hégémonique,
révèle une forme avancée de colonisation mentale.
Novlangue
Dans ce sillage, la novlangue s’enrichit d’année en année :
islamophobie, transphobie, décolonialisme, capacitisme, spécisme, séparatisme
lesbien et système de domination genrée ne sont là que quelques termes du
volapük universitaire.
L’indifférenciation fait son
oeuvre : il n’y a plus d’hommes et de femmes, simples sexes désignés à
la naissance, ne reste que des genres fluidifiés dans les théories absconses.
C’est le retour au chaos originel, où la discrimination n’est pas de ce
monde. Cette aspiration régressive fait même l’objet de programmes d’études
féministes et de genres.
En ce qui concerne les autres programmes, la matière est désincarnée et
mortifiée au nom de la théorie critique : c’est l’âme de l’élève qui s’en
trouve désarmée.
La déconnexion au peuple est
totale, autant que la simple considération, celui-ci n’étant après tout qu’un « construit ».
Le Québécois est réduit à l’état d’homme blanc privilégié, piétinant un
territoire autochtone non cédé. Exit la réalité historique et la nuance :
le réflexe autopénitentiel est de mise pour sauver nos âmes.
Le peuple québécois se retrouve déboussolé, en perte de repères et
faisant face à de graves dangers qui menacent son existence précaire.
Évoquer ce genre de problèmes fait l’objet de suspicion dans les
établissements postsecondaires. Défendre une terre et son identité nationale peut susciter une pluie
d’invectives qui s’abat sur le dissident ou sa prise à partie par les
autorités.
Remettre en question la religion
du Progrès déclenche un ahurissement généralisé devant une jeunesse écoanxieuse
et manichéenne, au bas niveau de littératie.
Dissidence
Nous, jeunes étudiants signataires nationalistes, proclamons notre
devoir de dissidence.
Nous n’écrivons pas pour nous victimiser et nous plaindre d’une
atteinte à nos droits. Non plus pour remplacer une idéologie par une autre.
Nous ne nous asphyxions pas, mais l’air est vicié.
Nous signons ce texte parce que nous savons que la médiocrité n’a pas
vocation à l’éternité.
Nous lançons ce manifeste pour encourager nos pairs à démolir le temple
de la rectitude politique. Ils doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls.
En temps d’incertitude et de tourmente, que Louis Pauwels les
rassure : « il nage forcément
à contre-courant, celui qui se dirige vers la source ».
Car lorsque l’un des nôtres ose remettre en question l’ordre établi,
que ce soit par des conférences « controversées », des travaux aux
thèses divergentes ou même l’expression d’une opinion discordante, son action
ne demeure pas vaine.
Chaque fois, ce sont les colonnes de l’empire du
politiquement correct qui s’en trouvent ébranlées.
Face au dogmatisme global nous opposons la responsabilité entière.
Que les nouveaux curés d’extrême-gauche se le tiennent pour dit :
nous ne céderons rien, nous ne reculerons pas, nous ne nous tairons pas, nous
ne donnerons aucun gage de respectabilité.
Les universités et les cégeps doivent être le lieu de la pluralité des
opinions et de leur échange dans un cadre respectueux et juste. Sans quoi, il
faudra changer leur nom pour camps de rééducation. Nous ne voulons pas en
arriver là.
Signataires
Jordanne Blais-Rochefort, étudiante en Sciences humaines
Gabriel Jarvis, étudiant en enseignement secondaire de l’Univers social, Université de Montréal
Philippe Lorange, étudiant en science politique et philosophie, Université de Montréal
Claude Pelletier, étudiant en administration publique, ENAP
Samuel Vanasse, bachelier en philosophie, UQAM
Jérémie Allaire-Ménard, réalisateur
Tristan Ampleman-Tremblay, étudiant en Philosophie, Université Laval
Antoine Arbour, étudiant en Affaires publiques et Relations internationales, Université Laval
Guillaume Bédard, étudiant en Économie et politique, Université Laval
François-Xavier Bélanger, étudiant
Maxime Bell, étudiant en Sciences, lettres et arts, Cégep Lionel-Groulx
Vincent Benatar, étudiant en Administration, UQÀM
Maé Bonnet, étudiante en Sciences humaines, Cégep Limoilou
Félix Brassard, cinéaste
Ariane Brochu, étudiante en Sciences humaines, Cégep régional de Lanaudière à l’Assomption
Éric Chalut, musicien
Riccardo Chmielowiec, étudiant en Littérature comparée, UdeM
Jordan Craig Larouche, étudiant en Sciences humaines, Cégep Lionel-Groulx
Wolfgang D’Aoust, étudiant en Cinéma, Cégep Saint-Laurent
Vincent D’Astous, étudiant en Philosophie, Université Laval
Jean-Philip Desjardins-Warren, étudiant en Histoire, UQÀM
Mathieu Desroches, étudiant en Sciences économiques, UdeM
Orian Dorais, étudiant en Cinéma, UdeM
Léonard Duchesneau, étudiant en Urbanisme, UdeM
Philibert Dumontier-Ménard, étudiant en Science politique et philosophie, UdeM
Lukas Gagnon, étudiant en Droit, UdeM
Morgane Gauvin, étudiante en Langues modernes, Cégep Limoilou
François Gervais, étudiant en Histoire et civilisation, Cégep Lionel-Groulx
Marc-Antoine Gervais, étudiant en Enseignement secondaire de l’Univers social, UdeM
Samuel Hamelin, étudiant en Enseignement secondaire de l’Univers social, UdeM
Olivier Jolicoeur, étudiant en Géographie, UdeM
Alexis Kelly, étudiant en Histoire et civilisation, Cégep du Vieux-Montréal
Tomas Labelle, étudiant en Histoire, UdeM
Gabriel Laflamme, étudiant en Arts, lettres et communications, Cégep Limoilou
Matthieu Laflamme-Boucher, étudiant en Sciences économiques, UdeM
Olivier Lamanque Galarneau, étudiant en Histoire, UdeM
Mark Landry, étudiant, Montréal
Michaël Lauzon, ex-étudiant en Sociologie
William Lauzon, étudiant en Génie chimique, Université de Sherbrooke
Philippe Lavoie, étudiant en Immigration et relations interethniques, UQÀM
Léo Leclerc, étudiant en Questions internationales, Cégep du Vieux-Montréal
Maxime Lépine, caméraman
Louis-Philippe Le Sieur, étudiant
Félix L’Heureux Bilodeau, étudiant en Génie agroenvironnemental, Université Laval
Olivier Malo, LL. B, Université Laval
Samuel Massicotte, historien et étudiant en Enseignement secondaire
Yassir Najmaoui, étudiant en Génie informatique, Université de Sherbrooke
Isaac Prasow-Émond, étudiant en Science politique et philosophie, UdeM
Félix Racine, étudiant en Science politique et philosophie, UdeM
Samuel Rasmussen, étudiant à l’École de Politique appliquée de l’Université de Sherbrooke
Jonathan Raymond, étudiant en Électronique industrielle, Cégep de Sherbrooke
Nicolas Rioux, étudiant en Droit public, Université d’Ottawa
Benjamin Roy, étudiant en Science politique, UdeM
David Santarossa, enseignant au secondaire
Aram Shoujounian, étudiant en Études internationales, UdeM
Marius Tarigradschi, étudiant en Économie politique, UdeM
Sacha Thibault, ancien président du Forum Jeunesse du Bloc Québécois
Maxence Toureche, étudiant en Science politique, UdeM
Anthony Tremblay, ex-étudiant en Études politiques appliquées, Université de Sherbrooke
Natasha Tremblay, étudiante en Littérature anglaise et création littéraire, Université Concordia
Samuel Turcotte, étudiant en Économie politique, UdeM
Maxance Vincent, étudiant en Cinéma, UdeM
Gabriel Jarvis, étudiant en enseignement secondaire de l’Univers social, Université de Montréal
Philippe Lorange, étudiant en science politique et philosophie, Université de Montréal
Claude Pelletier, étudiant en administration publique, ENAP
Samuel Vanasse, bachelier en philosophie, UQAM
Jérémie Allaire-Ménard, réalisateur
Tristan Ampleman-Tremblay, étudiant en Philosophie, Université Laval
Antoine Arbour, étudiant en Affaires publiques et Relations internationales, Université Laval
Guillaume Bédard, étudiant en Économie et politique, Université Laval
François-Xavier Bélanger, étudiant
Maxime Bell, étudiant en Sciences, lettres et arts, Cégep Lionel-Groulx
Vincent Benatar, étudiant en Administration, UQÀM
Maé Bonnet, étudiante en Sciences humaines, Cégep Limoilou
Félix Brassard, cinéaste
Ariane Brochu, étudiante en Sciences humaines, Cégep régional de Lanaudière à l’Assomption
Éric Chalut, musicien
Riccardo Chmielowiec, étudiant en Littérature comparée, UdeM
Jordan Craig Larouche, étudiant en Sciences humaines, Cégep Lionel-Groulx
Wolfgang D’Aoust, étudiant en Cinéma, Cégep Saint-Laurent
Vincent D’Astous, étudiant en Philosophie, Université Laval
Jean-Philip Desjardins-Warren, étudiant en Histoire, UQÀM
Mathieu Desroches, étudiant en Sciences économiques, UdeM
Orian Dorais, étudiant en Cinéma, UdeM
Léonard Duchesneau, étudiant en Urbanisme, UdeM
Philibert Dumontier-Ménard, étudiant en Science politique et philosophie, UdeM
Lukas Gagnon, étudiant en Droit, UdeM
Morgane Gauvin, étudiante en Langues modernes, Cégep Limoilou
François Gervais, étudiant en Histoire et civilisation, Cégep Lionel-Groulx
Marc-Antoine Gervais, étudiant en Enseignement secondaire de l’Univers social, UdeM
Samuel Hamelin, étudiant en Enseignement secondaire de l’Univers social, UdeM
Olivier Jolicoeur, étudiant en Géographie, UdeM
Alexis Kelly, étudiant en Histoire et civilisation, Cégep du Vieux-Montréal
Tomas Labelle, étudiant en Histoire, UdeM
Gabriel Laflamme, étudiant en Arts, lettres et communications, Cégep Limoilou
Matthieu Laflamme-Boucher, étudiant en Sciences économiques, UdeM
Olivier Lamanque Galarneau, étudiant en Histoire, UdeM
Mark Landry, étudiant, Montréal
Michaël Lauzon, ex-étudiant en Sociologie
William Lauzon, étudiant en Génie chimique, Université de Sherbrooke
Philippe Lavoie, étudiant en Immigration et relations interethniques, UQÀM
Léo Leclerc, étudiant en Questions internationales, Cégep du Vieux-Montréal
Maxime Lépine, caméraman
Louis-Philippe Le Sieur, étudiant
Félix L’Heureux Bilodeau, étudiant en Génie agroenvironnemental, Université Laval
Olivier Malo, LL. B, Université Laval
Samuel Massicotte, historien et étudiant en Enseignement secondaire
Yassir Najmaoui, étudiant en Génie informatique, Université de Sherbrooke
Isaac Prasow-Émond, étudiant en Science politique et philosophie, UdeM
Félix Racine, étudiant en Science politique et philosophie, UdeM
Samuel Rasmussen, étudiant à l’École de Politique appliquée de l’Université de Sherbrooke
Jonathan Raymond, étudiant en Électronique industrielle, Cégep de Sherbrooke
Nicolas Rioux, étudiant en Droit public, Université d’Ottawa
Benjamin Roy, étudiant en Science politique, UdeM
David Santarossa, enseignant au secondaire
Aram Shoujounian, étudiant en Études internationales, UdeM
Marius Tarigradschi, étudiant en Économie politique, UdeM
Sacha Thibault, ancien président du Forum Jeunesse du Bloc Québécois
Maxence Toureche, étudiant en Science politique, UdeM
Anthony Tremblay, ex-étudiant en Études politiques appliquées, Université de Sherbrooke
Natasha Tremblay, étudiante en Littérature anglaise et création littéraire, Université Concordia
Samuel Turcotte, étudiant en Économie politique, UdeM
Maxance Vincent, étudiant en Cinéma, UdeM
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