Trois sièges de plus pour le Québec: POUDRE AUX YEUX et arrogance anglo-saxonne canadienne

Trois sièges de plus pour le Québec à Ottawa : de la poudre aux yeux

Par Normand Lester | La chronique de Normand Lester – ven. 28 oct. 2011

Le ministre de la Réforme démocratique, Tim Uppal.

(...) On jette de la poudre aux yeux aux Québécois. On donne donc trois sièges de plus au Québec qui n'en méritait pas, mais, pour compenser, on en donne 15 à l'Ontario et six chaque à l'Alberta et la Colombie-Britannique. On passe de 75 députés québécois sur 308 à 78 sur 338. Le déclin démographique du Québec, qui se traduit par un déclin politique, est manifeste, de 24,3 % à 23,0 % des députés fédéraux. Cette annonce est un subterfuge. Elle cache un nouvel exemple de la diminution de l'influence du Québec à Ottawa qu'on est à même de constater semaine après semaine.

Le Québec n'a plus d'influence politique significative à Ottawa depuis les dernières élections fédérales alors qu'une majorité de Québécois a procédé à son auto-destruction politique en assassinant le Bloc Québécois. Cela a permis aux conservateurs de Stéphane Harper, pour la première fois de l'histoire du Canada, d'obtenir un gouvernement majoritaire sans l'appui de l'électorat du Québec. Une réalisation va être de plus en plus facile à accomplir puisque le poids démographique et donc électoral du Québec est en déclin dans la Confédération. Et il ne faut pas compter sur le Nouveau parti démocratique pour se battre très fort afin d'atténuer les effets de cette tendance lourde.

Les dirigeants du NPD savent que le raz de marée Layton est un phénomène circonstanciel qui ne se reproduira jamais. Leur stratégie électorale à long terme est de gagner des sièges ailleurs au Canada qui vont compenser pour ceux que, d'élection en élection, ils vont perdre au Québec. Le NPD va donc se garder d'enfourcher tout cheval de bataille québécois qui pourrait braquer l'opinion publique anglophone qui en a soupé du particularisme du Québec.
Les politiciens fédéraux sont conscients que les sentiments de l'opinion publique au Canada anglais face au Québec vont du plus profond mépris à l'indifférence agacée. Pour un politicien canadien ignorer manifestement le Québec est une attitude payante au Canada anglais. 

Regardez ce que fait actuellement le gouvernement Harper. Après avoir nommé un juge unilingue anglophone à la Cour suprême, il récidive avec le poste de Vérificateur général du Canada. C'est la voie de l'avenir au Canada. 

Le Canada anglais est convaincu que la menace séparatiste a définitivement été écrasée avec l'extermination du Bloc par le Québec francophone.

Il n'y aura plus jamais de concession sous aucune forme pour le Québec. 

Au contraire, le Canada anglais est présentement en position de demandeur, on veut annuler tous les « accommodements » accordés au Québec depuis 50 ans. 

Le retour à l'unilinguisme n'en est que la première manifestation. 

Au Canada anglais lorsqu'on parle de « peuples fondateurs » on ne fait plus référence aux Québécois. En ce début du XXIe siècle, les deux peuples fondateurs du Canada sont les Anglais et les Autochtones.

Le choix électoral de mai dernier place les Québécois sur la voie de la disparition tranquille. Ils veulent que le Canada anglais fasse preuve de discrétion. Ils veulent que cela se passe sans qu'ils soient humiliés.
 

L'arrogance anglo-saxonne du vainqueur pourrait contrarier cette évolution.
Normand Lester