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vendredi

Hellyer: dénonciation de la mondialisation à gogo

La mondialisation menace les États-nations
Il y a un espoir, mais il faudra pour cela une révolution.

Traduction abrégée de :
http://www.vivelecanada.ca/article/235929696-globalization-is-killing-canada-fight-for-your-freedom

Le Canada (incluant le Québec), et la démocratie valent-ils la peine d’être sauvé? Voilà deux questions fondamentales que nous devons affronter maintenant avant qu’il ne soit trop tard. Les valeurs canadiennes disparaissent rapidement en même temps que notre souveraineté. Le pays est démonté après plus d'un siècle de construction. Nous perdons le contrôle de nos industries les plus importantes.

En abandonnant la propriété de nos capitaux, nous perdons les meilleurs emplois et les sièges sociaux. Les jeunes qui veulent ces emplois n’ont d’autres choix que de suivre : c’est l’exode des cerveaux. Nous avons cru que ce processus est inévitable et bon. Mais il est seulement inévitable si nous le laissons se produire. Il est seulement bon pour deux à cinq pour cent des plus riches du monde. Il est néfaste pour la grande majorité.

L'accord libre-échange: un piège. Le processus de « globalisation » a bénéficié d’une poussée fulgurante avec l'accord de libre-échange Canada-États-Unis (ALE). Les Canadiens ont été menés à croire que c'était un accord commercial, mais c’est principalement un accord d'investissement. Oui il a amené des réductions de tarifs douaniers, mais nous avions déjà cet avantage avec l’accord du GATT.

Avec l’ALE, les Étasuniens ont accès à nos industries et ressources : l’énergie, l'eau, les terres. Au lieu d’ouvrir le Canada et le Québec aux affaires, comme le premier ministre Mulroney s'est vanté, nous sommes devenus à VENDRE.

Mulroney a permis aux Étasuniens d'insérer la clause « de traitement national », un nouveau concept de droit international qui donnait aux investisseurs des États-Unis au Canada les mêmes droits que les citoyens canadiens. La clause « de traitement national » a donné aux investisseurs américains le droit d'investir au Canada sans conditions et sans limites. Nous ne pouvons plus dire «vous ne pouvez pas acheter plus de 50% de notre industrie de forêt ou huiler et de réserves de gaz», parce que le traité indique qu'ils peuvent tout posséder. La même règle s'applique à nos meilleures terres arables. Nous atteindrons d’ici deux ou trois ans le point de non-retour après quoi notre annexion par les Etats-Unis deviendra inévitable, parce que mondialisation est en fait le nom de code pour la colonisation des nations par les corporations.

L'OMC est antidémocratique. L'Organisation mondiale du commerce est une autre menace. Elle a décrété que le pacte automobile avec les États-Unis est illégal. Elle a ordonné que l'Union européenne devait accepter le boeuf étasunien et canadien qui est traité aux hormones de croissance. Elle a décrété que les États-Unis ne pourraient pas interdire le thon attrapé dans les filets qui tuent les tortues de mer et les dauphins. (Dans tous les cas impliquant un problème environnemental, l'OMC a pris part contre l'environnement).

L'OMC trouve que nos brevets de médicaments sont d’une durée trop courte et que nous devons changer nos lois pour les ajuster à celles des États-Unis. En plus de cet affront à notre souveraineté, cet acte signifierait que nous devrons payer des millions de plus pour nos médicaments, alors que notre système de santé est déjà dans une crise de financement.

Le chapitre 11 de l’ALENA permet aux investisseurs étrangers (souvent des grandes corporations) de poursuivre nos gouvernements (les citoyens) si le pays adopte une loi qui affecte leurs profits. Et nous sommes poursuivis!

Quelle sorte de démocratie? Le déclin de la démocratie aux États-Unis a atteint un point où Lewis Lapham, rédacteur de Harpers Magazine, dit que les États-Unis ont deux gouvernements. D'abord, le gouvernement permanent qui comporte (a) la liste des 500 plus riches sociétés étasuniennes, (b) les plus grands cabinets juridiques à Washington qui travaillent pour elles, (c) les plus grandes sociétés de relation publique à Washington qui font leurs relations publiques et (d) les fonctionnaires supérieurs civils et militaires. Ensuite, il y a le gouvernement temporaire – les politiciens élus, à vendre. On organise périodiquement un cirque appelé « élections » pour choisir les acteurs politiques qui présenteront des lois et règles dictés par le gouvernement permanent. Le gouvernement permanent enquête à l’avance les candidats et décide qui il veut, et leur donnent l’argent pour les aider à se faire élire.

Dans une société mondialisée, seules les entreprises comptent, pas les personnes. Les petits exploitants et commerçants, les agriculteurs en particulier, sont condamnés par la mondialisation; leur indépendance est une menace pour ce système.

À ce chapitre, un des arrangements les plus « confortables » est celui survenu entre le gouvernement étasunien et la firme Monsanto (en démarche de changement de nom à cause de la mauvaise image que porte son nom original). Monsanto est la compagnie qui nous a donné l'agent orange, utilisé dans la guerre de Vietnam, qui a réclamé des milliers de morts.

Monsanto est surtout l'une des compagnies développant les « terminator seeds », les semences qui ne peuvent pas être replantées parce qu'elles sont génétiquement modifiées pour être stériles, rendant ainsi l’agriculture esclave de ces corporations! C'est l'un des développements les plus effrayants de l'histoire moderne car elle menace un aspect fondamental de la survie humaine : l’accès à la nourriture. Quand j'ai appris que le gouvernement des États-Unis avait aidé Monsanto, je me suis demandé comment cela avait pu arriver dans une démocratie. J’ai alors appris qu'un des directeurs principaux de Monsanto était aussi l'un des principaux commanditaires du président Clinton. Le gouvernement canadien a été complice dans ce dossier et Ottawa contribue à conduire les fermiers canadiens vers la faillite.

Les règles du jeu corporatif, elles-mêmes dictées par les ACTIONNAIRES, sont maintenant imposées autour du monde. Les pays sont poussés à signer des traités qui donnent le plein pouvoir aux entreprises transnationales dans l’arène des industries et capitaux. Si dans un pays un marché devient incontrôlable pour la transnationale, celle-ci peut acheter (fusions, etc) fermer et déplacer les activités dans un autre pays. Selon ces règles de la mondialisation, aucun pays autre que les grands cinq ou six ne peut espérer devenir vraiment autosuffisant. Cette situation est particulièrement dévastatrice dans les pays en développement.

Ces changements, fusions et privatisations à gogo sont justifiés au nom du principe économique voulant que les gouvernements (les peuples) sont mauvais et que les marchés sont bons; ce sont les idées «néo-classiques» du Prix Nobel Milton Friedman et de ses collègues de l'Université de Chicago. On devrait plutôt parler de rétro-classique car c'est le même vieux système pré-dépression. Ces économistes refusent d’admettre que 25 ans d’expérience de ces principes ont été un flop monumental. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent à travers le monde. L’une d’elle, le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, a vertement dénoncé cette situation, d’abord en démissionnant de son prestigieux poste d’économiste en chef de la Banque Mondiale, et en publiant plusieurs best-sellers dénonçant la déroute humaine du néolibéralisme.

Il y a un espoir mais il exigera une révolution de l'intellect suivie d'une révolution aux urnes.

A) D'abord, et immédiatement, nous devons abroger l’ALE et l’ALENA afin de nous débarasser de la clause « de traitement national » qui tue le Canada et ses provinces. Ceci ne signifie pas revenir en arrière de 10 ans; le Canada et ses provinces peuvent demeurer de sérieux concurrents sur la scène mondiale; mais nous ne pouvons pas concurrencer dans les investissements spéculatifs - nous n'avons pas de capitaux à la même échelle.

B) Puis, nous devons refuser de signer tout nouveau traité, tels que l’Accord de libre-échange des Amériques (ZLEA) qui prolongera la clause « de traitement national » au bout de l'Amérique du Sud!

C) En même temps, nous devons retirer de la table des négociations de l’OMC des secteurs fondamentaux comme la santé, l'éducation, l'agriculture et la propriété intellectuelle (touchant les brevets, l’agriculture, les technologies etc).

Ainsi, nous devons prendre les leçons de l'histoire récente et repenser au système que nous avons eu en effet de 1939 à 1974. L’accès à des fonds publics suffisants, sans coûts (libres de dettes) est la seule manière pour les gouvernements de satisfaire les dépenses accrues pour des soins de santé, éducation, environnement, recherche et développement, arts et autres secteurs légitimes de préoccupation publique tout en maintenant les impôts à un niveau acceptable.

Note éditoriale : Je tiens à faire une distinction entre les secteurs où la coopération globale est bonne et essentielle, et secteurs où il est nocif. Nous devons coopérer globalement à protéger nos océans, la couche d'ozone et à empêcher le réchauffement global. La coopération internationale est également exigée pour protéger des espèces en voie de disparition, combattre le crime international et dans d'autres secteurs de souci mutuel.

Ce que nous devons arrêter est la rapacité implacable des banques et des entreprises multinationales - basées pour la plupart dans les cinq pays les plus riches – dont l’objectif ultime est de contrôler les gouvernements du monde (les peuples) uniquement pour leur propre profit et pour le bénéfice de leurs actionnaires.

Informez-vous! Pensez par vous-mêmes! Refusez! Réagissez!

L’Honorable Paul Theodore Hellyer, C.P. (né le 6 août 1923 à Waterford en Ontario) est un politicien Canadien de longue carrière. Quand il est élu pour la première fois en tant que libéral dans l'élection fédérale de 1949 dans la circonscription de Davenport, il est le plus jeune député jamais élu à la Chambre de communes. En 1963, Hellyer devient ministre de la Défense nationale dans le cabinet de Lester B. Pearson. C'est le point le plus notable dans la carrière de Hellyer. Il préside à l'intégration et l'unification controversées de l'armée canadienne, la marine royale canadienne et laviation royale du Canada en une organisation unique, les forces armées canadiennes. Hellyer démissionne en 1969 suite à un conflit avec Trudeau puis siège en tant qu'indépendant pendant plusieurs années. Depuis les années 90, Hellyer a fait les manchettes en épousant une série de causes et d'organisations politiques. En 1997, il fonde le Parti action canadienne (PAC) pour fournir aux électeurs une option économiquement nationaliste suite à l'effondrement du Parti National du Canada. Hellyer ne réussit pas à se faire élire à la Chambre des communes en 1997 et en 2000. Il démissionne comme chef du PAC, mais reste un membre du parti. Hellyer a écrit plusieurs livres sur le Canada et la mondialisation, ainsi que One Big Party: To Keep Canada Independant, dans le quel il favorisait la fusion du PAC, du NPD et de divers autres militants de gauche pour sauver le Canada des effets de la mondialisation et de l'annexion possible par les États-Unis.

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